Le "Maître" à la pipe

H

Sherlock Holmes

Jeremy Brett,

LE Sherlock Holmes de la série Granada

J’aime Sherlock Holmes depuis très longtemps, sans pouvoir dater précisément notre rencontre ; incubation à partir du collège, quelques récits, le film frénétique de Terence Fisher avec Peter Cushing, la sortie des Mémoires de Mary Morstan de Jean Dutourd, la lecture du Canon (l’intégrale des aventures) au lycée et, véritable déclenchement de la maladie, sur les murs de la Fac de Lettres de Dijon, une affiche vantant la création de la Lettre de Baker street... Ce type orgueilleux, sombre, ce concentré de cervelle est globalement asocial (n’appréciant que la compagnie de Watson). Une vie atypique, une addiction à la cocaïne, des périodes d’abattement, une morale au dessus des lois parfois, des propos cassants, parfois cyniques.

Holmes a des ancêtres français (comme Arthur Conan Doyle), et pas des moindres, puisque sa grand-mère était la sœur du peintre Vernet. Le Président de la République française lui décerna même la Légion d’honneur pour services rendus à notre nation.

Quelques associations holmésiennes françaises regroupent des amateurs éclairés qui se lancent dans des études aussi primordiales que la chronologie détaillée des différentes enquêtes, les tabacs fumés par Holmes (pipe ou cigarette ?), mais aussi la reconstitution des horaires des trains de l’époque ou les erreurs commises par les illustrateurs et les traducteurs. On s’y chipote sur ces détails essentiels, généralement sans trop se prendre au sérieux. La principale association demeure en France la Société Sherlock Holmes de France, dont le site ( www.sshf.fr ) « webmestré » par le sympathique Alexis Barquin est une somme inégalée d’infos, bibliographies, pastiches… Une référence pour les déjà spécialistes mais aussi une mine pour les simples curieux.

Si j’aime ce type bizarre, cet Anglais, ce doit être sans doute pour sa méticulosité, sa rationalité (intuitive, même s’il s’en défend), toutes qualités qui paraissent (parfois à tort) me faire défaut ; pour son mauvais caractère et sa difficulté à exprimer ses émotions aussi (je me suis arrangé sur ces points-là, me semble-t-il !). (Une petite prédilection sans doute aussi pour son frère Mycroft et son club de misanthropes. Ah ! être admis au Diogène’s club pour fuir de temps en temps le vacarme du monde et somnoler dans un fauteuil de cuir sans manifestation des membres voisins – si je puis m’exprimer ainsi).

(A Londres, au 221 B, Baker Street, en compagnie de Watson :       du rire et de l’émotion)

Je collectionne personnellement éditions diverses, études, objets en rapport avec « le Maître Détective», et plus précisément encore tout ce qui concerne Le Chien des Baskerville. Par ailleurs fondateur de la SPCB (Société Protectrice des Chiens des Baskerville), j’invite tous les Baskervilliens à se joindre à cette œuvre « philantoutoupique ».

[Adhésion : envoyez un sucre à mon adresse, et jurez de ne jamais vous promener sur la lande le soir… sans vous être muni d’une fausse barbe et d’un steak haché (peu importe la marque, mais pas plus de 10% de matières grasses)]