"Le Cri d'Antoine" d'Emilie Boguet (éditions EdiLivre)
Premier roman !
Le Cri d'Antoine, d'Emilie Boguet (éditions EdiLivre)
En un court roman, l'auteur aborde intelligemment le problème de la précocité. Deux récits successifs nous content la vie de garçons prénommés Antoine. Pas surdoués, précise l'auteur, elle-même enseignante et mère, ils sont juste précoces : ce n'est ni un cadeau du ciel, ni une tare mais leur rythme demeure plus compliqué que celui de la majorité des mômes de leur génération.
Le premier, mal pris en charge par la société, est regardé comme un extraterrestre par ses parents, ses camarades, ses professeurs. Le second semble mieux traité par les êtres qui l'aiment et qui lui permettent une carrière artiste de violoniste. Les récits suivent les personnages par décennies mais le temps ne fait rien à l'affaire : même mieux entourés, ne restent-ils pas toute leur vie des solitaires ?
Ce « cri d'Antoine », c'est la souffrance de rester incompris.
(J-N Leblanc, Mille-Feuilles, chronique parue dans Le Journal du Centre, juin 2016)