Vacances formidables !...3

3ème destination : Giverny

Giverny est un petit village de l'Eure, paradis de Claude Monet et de nombreux artistes. Après des débuts misérables et pénibles, Monet s'y installe à partir de 1883, d'abord en locataire, puis en propriétaire en 1890. Le peintre devient alors célèbre et jouit d'une certaine aisance. Ses difficultés financières antérieures s'expliquent par ses liens familiaux : père d'un petit Jean puis d'un petit Michel, il n'a jamais connu le bonheur d'avoir une fille, et la petite Monet lui a longtemps manqué ("petite Monet", c'est le désespérant jeu de mots approximatif quotidien...).

Un beau livre pour se souvenir de cette visite

La maison restaurée grâce à des fonds privés américains a retrouvé son lustre. Crépi rose et volets verts (Tiens, ça me rappelle la maison d'un prof !) On y visite les chambres, le salon-atelier, le salon jaune avec la collection d'estampes japonaises de Monet, dont la célèbre vague d'Hokusaï, et nous finissons notre parcours par la splendide cuisine aux carreaux bleus.

. .

Monet se plait tant à Giverny qu'il y modèle le jardin de fleurs, iris, pavots, tournesols, cosmos, capucines... y travaillant personnellement avec ferveur. Quelques années plus tard, c'est la conception de son "jardin d'eau" qui l'occupe intensément, ayant détourné le cours d'un petit bras de l'Epte, le Ru, pour alimenter un bassin, avec à la clé un procès qu'il gagnera.

"Un prolongement d'atelier en plein air, avec des palettes de couleurs profusément répandues de toutes parts pour les gymnastiques de l'oeil, au travers des appétits de vibrations dont une rétine fiévreuse attend des joies jamais apaisées." Georges Clemenceau

Là les saules pleureurs fondent en larmes sur les eaux sombres, et le fameux pont japonais surplombe les nymphéas, ces sortes de nénuphars-lotus qui formeront la principale inspiration picturale des dernières années de l'artiste.

Magnifiques visions ! Nous sommes les hôtes privilégiés du peintre-architecte, revenus au début du XXème siècle !

Un peu plus loin dans le village, le Musée d'art américain rappelle que Monet fut rejoint en son temps par une colonie d'artistes admirateurs de sa peinture sur motif.

En poursuivant jusqu'à l'église, on pourra enfin se recueillir sur la modeste tombe familiale où repose le Maître.

Le coin de l'historien :  A la mort du peintre, Clemenceau, l'ami de toujours, retira le drap noir qui recouvrait le cercueil du grand coloriste, pour le remplacer par un rideau fleuri arraché à une fenêtre : "Pas de noir pour Claude Monet !"

On s'en fout un peu : Après le café, Monet ne refusait pas un petit verre d'eau-de-vie de prunes.

La question du jour :

Pourquoi le "Déjeuner sur l'herbe" a-t-il été découpé en trois morceaux ?

 

(réponse ci-dessous en blanc ; à surligner pour lire)

Bravo à Elodie ! Henri, Tom Z et Michel, bien tenté...

Réponse : Monet avait confié cette oeuvre en garantie à son propriétaire, contre des loyers impayés. En la récupérant sept ans plus tard, il s'est rendu compte que, malheureusement entreposée dans une cave, elle avait été endommagée par l'humidité. Il la découpa alors en trois fragments préservés, mais dont le troisème a été égaré ! Pour se faire une idée  de ce que devait être la toile dans son ensemble, on peut voir au Musée Pouchkine à Moscou une étude préparatoire réalisée auparavant par Monet :
.  Fin

De bien belles couleurs pour cette journée de vacances. A demain pour l'étape suivante !