Après sept jours d'un défi intense, voici donc le bilan de ma "Semaine sans Café" :

Dimanche

5h54 : je triche un peu -à peine ! Je m'offre une dernière tasse de café avant d'allumer l'ordi... La Semaine Sans Café n'est ainsi pas encore officiellement commencée... Et ma prochaine tasse, je ne la boirai donc pas avant dimanche prochain, 6h03 !

6h08 : ça y est, c'est parti. J'ai lavé ma tasse favorite et l'ai rangée dans le placard. Toute la matinée, je boirai thé ou tisane, ni l'une ni l'autre de ces boissons n'étant "ma tasse de thé". Pareil l'après-midi. Bof bof...

Lundi

J'ai fait mes provisions pour la semaine : le thé offert par mon éditrice qui porte le joli nom de "Sophie" (pour mon éditrice) et de "Thé de nos auteurs" (pour le thé) ! "Le thé de nos auteurs est appelé le thé de l'hospitalité au Japon. C'est un thé non fermenté à la couleur de chlorophylle, donnant une tasse claire et un arôme fleuri et délicat. Il se déguste sans lait et est idéal pour accompagner un repas salé. Tonique pour la journée."

J'ai aussi acheté en prévision pour la semaine un "Thé du soir", déthéiné, de chez Lipton. La boîte m'apprend que "théine et caféine sont une même molécule qui porte un nom différent en fonction de la boisson dont elle provient".

Mardi

Un peu dur, ce matin. En plus, je me demande si je n'ai pas chopé la crève : moins de caféine, moins de résistance au froid ?...

Je me fais dans une théière un mélange de trucs trouvés dans le placard, sac de tilleul et sac de queues de cerises séchées. Grosses corrections en perspective et boulot d'écriture, avec tasse à portée de la main -et pipi souvent.

J'ai l'impression que je n'ai pas bu de café depuis quinze jours ou trois semaines. Je regrette ce défi... Bien envie d'envoyer tout valser.

Mercredi

Nous recevons au lycée l'auteur Agnès Desarthe, avec deux classes de Nevers et leurs enseignants. Claire, notre documentaliste, a fait préparer du café pour l'accueil. Je ne prends rien et ne me sens même pas privé. Étonnant ! Après quelques jours, le corps se détoxifie-t-il ? La dépendance recule-t-elle ?

Jeudi

Peu à peu je perds le réflexe du café. Prends-je plaisir au thé ou à la tisane ? En tout cas, ils constituent à tour de rôle un dérivatif évident, surtout quand je suis à la maison à travailler tout seul -mais avec ardeur.

J'écoute avec bonheur la chanson du Café, par Oldelaf et Monsieur D. Humez-moi ce texte corsé et cette musique Robusta :

Vendredi

Très fatigué toute la semaine, il m'est arrivé de m'endormir après le repas -et presque pendant un de mes cours ! Encore un effet du manque de caféine ?

Je découvre sur un site l'existence d'un livre que je pourrai me procurer pour continuer mon année de Défis :

Nos drogues quotidiennes, par Dr Tran Ky et Dr François Drouard, éditions Sang de la terre (2001)

"Les petits plaisirs de la vie de tous les jours n'ont rien à voir avec les drogues "dures" qui ravagent le corps et l'âme des toxicomanes. Pourtant, consommés de manière régulière et excessive, le tabac, l'alcool, le thé, le café ainsi que le Coca-Cola, le chocolat ou les épices peuvent entraîner des phénomènes de dépendance et d'intoxication. Sans oublier les médicaments (somnifères et tranquillisants en tête), dont les Français sont les plus gros consommateurs du monde."

Samedi

Je sais que demain s'achève ma privation volontaire, mais je ne me sens pas fébrile. Dans l'après-midi, je prépare une cafetière pour ma Belle-Doche, et je bois tranquillement un thé déthéiné, sans jalousie aucune.

Dimanche matin

4h28 : Robert, chat pas peinard, gueule derrière la porte de la chambre pour que je lui ouvre. Grrrr. Mais je vais me recoucher ensuite.

7h24 : je me relève, incroyablement tard ! Le café m'attend, celui de la Belle-Doche hier. Tiens, j'avais oublié que j'avais rangé ma tasse fétiche, qui d'habitude est en permanence à côté de la cafetière, dans la cuisine. Je me fais chauffer une tasse, puis je prends mon temps, verse des croquettes aux chats qui m'assaillent, comme si je voulais reculer le moment du plaisir. Je ne ressens pas le désespoir d'un junkie à qui l'on met sous le nez sa dope et qui tremble. La première gorgée est savoureuse........

8h : j'en suis toujours à ma première tasse (effectivement, vous avez raison, elle est moins chaude...), que j'ingurgite par petites gorgées tout en rédigeant ce bilan. La vie est belle, et bonne !

Mon bilan de la "Semaine sans Café" :

Assez épaté de voir que peu à peu le corps et l'esprit peuvent aussi aisément se déshabituer à ce que j'imaginais un élément indispensable et quotidien de mon existence, je reprends avec plaisir ma consommation de café, probablement de manière plus mesurée, pour éviter le grand "tac-tac" que j'entends parfois dans ma poitrine, au milieu d'un grand vide...

Nouveau défi : je testerai pendant sept jours

la "Semaine Sans Radio"

(Fastoche ? Bilan dimanche prochain !)

Le Défi de la semaine s'avère d'une difficulté moyenne. Il me faudra cependant surveiller et contenir le réflexe du bouton que l'on pousse machinalement en démarrant la voiture.

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La "Semaine sans..." (7)

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