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Le blog de Jean-Noël LEBLANC
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10 août 2023

Jain a dit :

Fool

De retour avec l'album The Fool depuis quelques mois, Jain a répondu à de nombreuses questions dans les médias :

"J'étais à Marseille pour écrire l'album. J'ai beaucoup écrit, j'ai beaucoup peint. J'ai écrit une BD avec ma sœur. Plein de trucs quoi ! J'ai beaucoup tourné pendant quasiment cinq ans. J'ai fait 16 ou 17 pays. C'était deux énergies très différentes. Quand on tourne on donne beaucoup et là j'avais envie de prendre un petit peu et de rester un petit peu chez moi à écrire. Ressourçant plus qu'égoïste.

C'est une nouvelle ère musicale, mais surtout personnelle. Même si ces uniformes étaient très pratiques, je me livre beaucoup plus dans cet album et donc je souhaitais que cela se ressente dans le style vestimentaire. À l’époque, cela me servait à me protéger. Aujourd'hui, je suis un peu plus grande, donc je me sens d'attaque pour me dévoiler davantage."  "Ressourçant plus qu'égoïste" : Jain de retour sur le devant de la scène

"Chaque album est une image de soi à un moment donné. C'est ce qui est chouette. Cela fait longtemps que je n'ai pas vécu en Afrique. Je n'allais pas ressortir un disque influencé par la rumba congolaise, alors que j'habite en France depuis quinze ans.

The Fool ressemble à l'endroit où je vis aujourd'hui. Ce disque, je l'ai écrit durant le confinement, entourée des vinyles de mes parents. J'ai réécouté Kate Bush, David Bowie, Joan Baez, tous les disques de leur jeunesse. J'ai adoré redécouvrir cette musique. Je crois que j'avais besoin de me réconforter, de me sentir bercée, rassurée par rapport à tout ce qui se passait dans le monde. Je trouve la musique des années 70 apaisante. Peut-être parce que c'était celle que j'écoutais dans le ventre de ma mère et pendant mon enfance. Il y a quelque chose de plus organique que les productions actuelles, un grain chaleureux. Retourner à ces basiques m'a sécurisée pendant toute cette période et j'ai eu besoin de m'évader.

Comme je suis tombée très amoureuse, je n'ai eu envie d'écrire que des chansons d'amour. J'ai souhaité les partager avec les gens. Si l'on trouve un côté très aérien à l'écoute des titres, c'est parce que, quand on aime une personne, on a l'impression de flotter. Je souhaitais qu'on le ressente dans l'album. Sur mes deux précédents disques, je parlais plutôt d'un amour universel. Là, il est plus « pointé », plus personnel ! J'y délivre un sentiment de légèreté. Une dame m'a même dit, après l'avoir entendu : « Votre album donne envie de tomber amoureux. » C'est très beau. Je n'aurais pas pu écrire ces titres avant, c'est sûr.

 

Marseille a été déterminante, car c'est là que je suis allée pour finir de composer. J'avais loué un cabanon à l'anse de Malmousque. J'y étais seule avec ma guitare, à contempler la mer, les étoiles, la lune depuis mon petit bureau. Tout cela avait un côté cosmique, mystérieux, psychédélique. On peut se raconter toutes les histoires que l'on veut. Un tel paysage, une telle fenêtre sur la nature laisse beaucoup de place à l'imagination. Quand j'ai trouvé la mélodie de The Fool, j'ai vraiment éprouvé une sensation de flottement, ça m'est arrivé beaucoup sur cet album.

J'ai finalement plus de facilité à parler de moi en anglais, peut-être parce que ce n'est pas ma langue maternelle. Je crois que le français me dévoile trop. De plus, je n'écoute que de la musique anglaise ou américaine, donc ça me semble plus proche également de ce que je suis musicalement.

Chaque chanson est liée à une carte du tarot de Marseille. The Fool, c'est le fou ; la chanson Night Heights, c'est le diable ; Cosmic Love, les étoiles, l'ouverture au monde ; Maria, la figure fantasmagorique que j'utilise pour parler de l'amour. Chaque histoire de chanson est associée à une carte de tarot que j'ai dessinée pour constituer un jeu que l'on pourra acheter lors des concerts. J'ai bien trippé. C'était rigolo à faire.

Le tarot de Marseille (...) a même une histoire avec les surréalistes, que j'adore. Salvador Dali en a créé un, André Breton aussi. Cette tradition me plaisait et j'avais envie d'y participer à ma façon. Surtout, ma mère me tire les cartes depuis toujours. C'est important pour moi, car c'est un moment mère-fille, une intimité se recrée lorsque l'on ne s'est pas vues depuis un petit temps. Entre les années 70 et la cartomancie, il y a plein d'hommages à mes parents sur ce disque et ils en sont très émus.

Le fou, The Fool, (...) regarde en l'air, malgré la falaise, il continue sa route, il est inconscient de ce qui se passe autour de lui, donc c'était assez juste et cela correspondait assez bien à moi pendant la création de l'album. Ici, j'avais envie de parler de sentiments, c'est tout, sans me poser de questions, y compris commerciales. Cette image du funambule est très poétique, car on a besoin d'être un peu fou pour l'être. Je trouvais ça beau, comme symbole de la vie. On est tous des équilibristes, on essaie de faire au mieux et de continuer à avancer."

Jain, in Version Femina (23.04.2023),  propos recueillis par Valérie Robert.

L'interview intégrale : Jain : « J'ai eu envie d'écrire des chansons d'amour que j'ai voulu partager »

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