Sylvie Germain a dit... (Paroles d'auteurs)
Elle n'avait rien demandé à personne...
Elle a eu la surprise et la joie de découvrir l'extrait d'un de ses romans donné aux élèves au "Bac de Français"...
Elle a déchanté rapidement en lisant les commentaires sur les réseaux sociaux...
"Je n’avais pas été prévenue, pour préserver la confidentialité de l’épreuve. Lorsqu’on accepte d’être publié et que notre texte devient public, on doit s’attendre à des surprises, bonnes ou mauvaises. (...) Et puis, dès le lendemain, la polémique est arrivée, des lycéens mécontents ont déversé leur colère.
Je suis plutôt inquiète du symptôme que cela révèle. C’est grave que des élèves qui arrivent vers la fin de leur scolarité puissent montrer autant d’immaturité, et de haine de la langue, de l’effort de réflexion autant que d’imagination, et également si peu de curiosité, d’ouverture d’esprit.
Les plus « vénères » se sont donc défoulés (propos grossiers, goguenards, agrémentés parfois d’intimidations..., et montages photos et vidéos visant à me ridiculiser). Je n’éprouve même pas de colère, seulement de la désolation devant tant d’aveuglement et d’absence de remise en cause (s’ils ratent leur épreuve de français ce sera à cause de mon texte « de m... qui va niqué leur bac » (sic), pas du tout à cause de leur manque de travail et de réflexion), devant aussi leur rejet hargneux de la culture qui leur est dispensée au lycée. (...) Tout cela est aussi absurde qu’affligeant.
Je n’écris pas pour proposer des analyses, juste des histoires susceptibles de faire rêver, imaginer, penser. Je ne peux que souhaiter aux élèves d’apprendre à lire, à s’efforcer de penser par eux-mêmes, et à aimer les mots, et aussi à en peser le poids, la justesse et les possibles conséquences quand ils les utilisent."
L'interview complète : Sylvie Germain répond aux lycéens qui la harcèlent - Le Figaro Etudiant
Quelques articles relatant l'affaire :
Sylvie Germain victime d’un torrent d’insultes sur les réseaux sociaux (Le Figaro Etudiant)
Être écrivain du bac, c’est avoir une cible dans le dos - Le Point