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Le blog de Jean-Noël LEBLANC
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2 juin 2022

"La citoyenneté confisquée", un essai de M. Dias

Visuel du projet La citoyenneté confisquée - Nouvel essai de refondation du politique.

A quelques jours des élections législatives, le projet de publication de M. Dias présente un intérêt certain, expliqué ici par l'auteur :

"L’un des principaux partis pris de l’essai est d’inviter à une lecture littérale de la fameuse formule d’Aristote selon laquelle « L’homme est par nature un animal politique »."
.
Voici un extrait du livre à ce sujet : 
« Car la proposition d'Aristote ne traite pas d'une humanité générique et abstraite dont la nature politique s'accomplirait à l'insu de chacun. Elle dit que chaque être humain est, par essence, un être politique et que son humanité ne peut s'accomplir qu'à la faveur de l'existence politique. C'est bien la réalisation de l'humain en la personne de chacun qui est en jeu.
(...) Le citoyen, selon une distinction clairement établie par Rousseau, n'est pas simplement un sujet de droit – celui dont l'obéissance aux lois assure le règne de l'état de droit, il est membre du souverain et, à ce titre, activement impliqué en personne dans l'élaboration des décisions publiques. « A l'égard des associés, écrit Rousseau en parlant de l'association qui résulte du contrat social, ils prennent collectivement le nom de peuple, et s'appellent en particulier citoyens comme participants à l'autorité souveraine, et sujets comme soumis aux lois de l'État » (Du contrat social, Livre I, chapitre VI). C'est donc la participation qui définit le citoyen et non l'obéissance.
La nature politique de l'homme ne se satisfait pas d'une citoyenneté passive, elle exige au quotidien la participation active et concrète de la personne aux délibérations du souverain. L’œuvre d’Aristote mentionne bien l’existence d’une citoyenneté passive, mais c'est pour montrer que celle-ci ne mobilise pas pleinement la nature politique de l'homme ; elle est appelée « citoyenneté incomplète ». Avoir des droits et des devoirs est certes une condition indispensable à la jouissance de la citoyenneté. Mais cela ne fait pas le citoyen. La citoyenneté ne se confond pas avec le statut juridique qui la rend possible. Il n'y a de citoyen qu'en acte ; et donc il n'y a d'homme actualisant son humanité, que dans la participation personnelle et directe au traitement des affaires publiques. Cette interprétation brute de la fameuse tournure aristotélicienne contraste de façon alarmante avec la réalité des pratiques humaines.
Si l'homme est « par nature un animal politique », l'histoire des mœurs politiques éclaire des millénaires de spoliation de la nature de l'homme. Si l'humain, en chaque homme, ne doit s'épanouir que dans l'exercice concret de la souveraineté politique, les faits révèlent en la matière des siècles de lèse-majesté. Toute anthropologie politique pourrait bien être le récit d'une interminable imposture qui, toujours et partout, prive le commun des mortels des moyens d'exprimer son essence politique au profit d'une classe d'hommes nantis du pouvoir politique.»

La citoyenneté confisquée - Nouvel essai de refondation du politique. par Michel-DIAS — KissKissBankBank

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