Michel Audiard, deux nouveaux bouquins fabuleux !
par Michel Audiard, Albert Simonin, Franck Lhomeau
Lorsqu’ils associent leurs talents au début des années 1960, Michel Audiard et Albert Simonin comptent chacun une production cinématographique déjà florissante. Mais c’est ensemble que ces maîtres de l’adaptation et du dialogue signent trois longs-métrages qui figurent parmi les plus importants de leur filmographie : Le Cave se rebiffe (1961), de Gilles Grangier, Les Tontons flingueurs (1963), de Georges Lautner, Mélodie en sous-sol (1963), d’Henri Verneuil. Trois films tirés de romans de la “Série Noire”, collection des éditions Gallimard dans laquelle Simonin a fait une entrée fracassante avec Touchez pas au grisbi ! (1953), aussitôt mis en scène par Jacques Becker. Loin du style réaliste de cette première aventure de Max le Menteur, Simonin propose à Grangier, puis à Lautner des adaptations parodiques des opus suivants : Le Cave se rebiffe et Les Tontons flingueurs où l’humour, mais aussi tout l’art de Michel Audiard, dont les répliques culte ont traversé les générations, s’expriment pleinement.
C’est dans un tout autre registre, quoique ne quittant pas l’univers des gangsters, que les deux complices adaptent The Big Grab, un roman noir de John Trinian, dont Verneuil a transposé l’intrigue au Palm Beach, le casino de Cannes. Dans cette Mélodie en sous-sol, Simonin, “le crack de la narration réaliste”, se charge de l’intrigue, tandis que Michel Audiard, dans un exercice inédit et minimaliste, cisèle ses dialogues pour Gabin, un truand sur le retour, et pour Delon, un jeune complice fougueux avec lequel il veut faire son dernier coup.
Le présent recueil a pour ambition de montrer les auteurs au travail : les scénarios, qui divergent parfois sensiblement du film, sont accompagnés d’un appareil critique et d’une présentation qui permettent de retracer le cheminement du projet, depuis le choix du roman jusqu’au film achevé. Des photographies
et les revues de presse de l’époque viennent compléter l’ensemble. L’édition est établie, présentée et annotée par Franck Lhomeau, à qui l’on doit plusieurs études sur Michel Audiard, ainsi que la publication de ses chroniques cinématographiques, Chaque fois qu’un innocent a l’idée de monter un chef-d’oeuvre, le choeur des cafards entre en transe… (Joseph K., 2020), et de ses reportages et nouvelles inédites, Ça ne me regarde pas… (Joseph K., 2021).
Le deuxième ouvrage :
Le Sang à la tête, Maigret tend un piège, Le Président,
par Michel Audiard, Georges Simenon et Benoît Denis
Cette année, nous fêtons les 100 ans de la naissance de Michel Audiard. On le sait peu, mais l’auteur des « Tontons flingueurs » ou de « Mélodie en sous-sol » est celui qui a le plus adapté Georges Simenon au cinéma. Entre 1956 et 1961, il a collaboré à pas moins de six films tirés de l’œuvre de l’écrivain belge, le père de Maigret, auquel il vouait une grande admiration, le tenant pour “le plus grand romancier vivant”.
Ce volume donne à lire les scénarios de trois de ces adaptations, dont Audiard fut à la fois le coscénariste et le dialoguiste : « Le Sang à la tête » (1956) de Gilles Grangier, « Maigret tend un piège » (1958) de Jean Delannoy et « Le Président » d’Henri Verneuil (1961). Trois films qui ont Jean Gabin pour acteur principal, à l’époque où Michel Audiard était son dialoguiste attitré."