Caroline Lamarche a dit :
Le site de Caroline Lamarche - Photo de Francis Leboutte
"J’ai toujours écrit des nouvelles, dans Nous sommes à la lisière, certaines ont trois ans, cinq ans, « Mensonge » a été écrite il y a plus de vingt ans et retravaillée. Malheureusement dans le monde francophone, il y a un désintérêt des éditeurs pour les nouvelles. Je me suis empêchée d’en écrire à un moment donné parce que personne n’en voulait.
Or pour moi, cette forme permet plus de profondeur dans l’émotion que le roman, en étant plus ramassée, plus concentrée, ce qui demande une haute technicité.
Derrière chaque mot de mes nouvelles, je sais exactement ce qui y est mis et il y a plusieurs couches d’interprétation. C’est d’ailleurs lié à ma pratique de la Bible comme lectrice, les paraboles ce sont des histoires en apparence toutes simples mais qui peuvent se lire à différents niveaux. C’est ce vers quoi je tends, je n’explique jamais beaucoup, je préfère donner à voir et à entendre, par la beauté de la langue, et faire en sorte que le lecteur puisse avoir sa propre interprétation.
D’ailleurs, j’apprécie les formes brèves partout, même en musique. Chez Mozart par exemple, ce que j’aime le plus, c’est « l’air de Barberine » dans les Noces de Figaro, qui dure moins de deux minutes. C’est une toute petite histoire, la jeune servante a perdu une épingle."
Caroline Lamarche (in Libération, propos recueillis par Frédérique Fanchette, mars 2019)
Caroline Lamarche : «La cane frappait au carreau» - Libé / Next