André Blanchard a dit (2) :
"Je trouve excessif qu'on salue chez un auteur sa liberté de ton. C'est un minimum. Pour y prétendre, et s'y maintenir, il faut certes un postulat : se foutre des ventes et autres récompenses, ne jamais ménager quiconque a du pouvoir ou de l'entregent. Conclusion : soit être pété de thunes, soit n'avoir pas de train de vie.
Que la littérature vive, elle, à crédit.
A la demande générale aura rencontré son public, enfin, je me comprends, l'habituel, un public de poche, performance dont je me moquais d'avance avec ce titre-là. Ces deux mille lecteurs que je me suis dès le départ donnés comme audience raisonnable, je suis encore sur leur piste. Quant aux fidèles, j'en perds en cours de route, m'écrit Gaultier en m'envoyant mes droits d'auteur. Ce à quoi je lui ai répondu : ce n'est pas tant que mes lecteurs ne me soient pas fidèles, l'explication, c'est qu'ils meurent, et pas prématurément. Bref, je serais un écrivain pour troisième âge."
André Blanchard (in Le reste sans changement, éditions Le Dilettante)