Sylvie Germain a dit :
Sylvie Germain (photo de Tadeusz Kluba)
« D'habitude, c'est toujours une image mentale, insolite ou banale, qui est à l'origine de chacun de mes romans. Cette fois, exceptionnellement, il n'y a pas eu d'image “déclencheuse”, rien de visuel - mais une idée, celle d'un processus d'effacement. Plutôt qu'une “idée” : une ombre blanche.
Je n'écris jamais d'une traite - faute de temps ou, plus exactement, faute de savoir organiser mon temps. Je n'écris que lorsque je suis chez moi, au calme, et donc j'interromps mon travail chaque fois que je m'en vais quelque part, ce qui est fréquent. Mais le roman en cours poursuit son obscur travail en sourdine, dans les marges de l'imagination, à la lisière de la pensée.
Je n'ai jamais de plan au départ, aucune idée précise, juste une “atmosphère”. Cela est valable pour tous mes romans, depuis le premier, écrit il y a un quart de siècle. Un roman est finalement un patchwork d'inattendus, un assemblage de brefs moments d'inspiration, un jeu de courts-circuits, un ajustement de mots, d'images, de pensées - et de silences, de vides, d'étonnements. »
Sylvie Germain (propos recueillis par Marine Landrot, in Télérama, août 2009 : Les secrets d'écriture de Sylvie Germain : Télérama.fr)