"Chère George..."

Invitation à une indiscrétion épistolaire :

"CHÈRE GEORGE..."

Lecture d’un choix de lettres de George Sand, avec réponses et commentaires critiques, par LE MANÈGE DU COCHON SEUL  (Pierre bastide, Gilles Roux et Marthe Siméand)

le samedi 28 septembre à 18h30 au bar l’ÉCRIVIN à Decize 

Pour vous mettre le vin à la bouche, le Manège du Cochon Seul répond d’ores et déjà à George Sand :

Le 22 septembre 2013, à Nevers

Chère George,

On t’a trahi. A Pierre-Jules Hetzel, ton éditeur et ami, en avril 1830, tu demandais de brûler tes lettres.

« L’idée qu’une lettre intime subsiste, c’est comme celle d’une oreille qui écoute à la porte pendant que vous ouvrez votre cœur à un ami ! »

Au lieu d’être brûlée, cette lettre, a été publiée. Comme tant d’autres !

Ecoute, George, la publication de tes lettres, d’accord c’est une trahison, mais quel régal ! Flaubert ne s’y est pas trompé :

« Malgré vos grands yeux de sphinx, vous avez vu le monde à travers une couleur d’or. Elle venait du soleil de votre cœur. »

Eh bien, moi c’est pareil. En lisant tes lettres, je suis ébloui. Je sais qu’elles ne me sont pas adressées, mais à qui la faute si elles ont été publiées ? Elles sont universelles, tes lettres. Tiens, encore une lettre à Flaubert, celle de je ne sais quand, qui se terminait ainsi :

 « Et bonsoir cher ami de mon cœur. On sonne la représentation. Maurice - c'est son fils ! -nous régale ce soir de ses marionnettes. C’est très amusant et le théâtre est si joli ! Un vrai bijou d’artiste. Que n’es-tu là ! C'est bête de ne pas vivre porte à porte avec ceux qu’on aime. »

« C'est bête de ne pas vivre porte à porte avec ceux qu’on aime. »  C'est bête, oui, mais ça permet de leur écrire ! La preuve : je suis ton exemple. Je t'écris ! Et je vais terminer ma lettre à ta manière :

Bonsoir, chère amie de mon cœur. On va faire une lecture publique de ta correspondance. Ce sera le samedi 28 septembre, à 18h30, au bar L’ÉCRIVIN, à Decize. Un café littéraire.

Nous lirons quelques unes de tes lettres et nous y répondrons !

J’invite tous les amoureux de l’ivresse littéraire à venir écouter à la porte de ton cœur. Toi, je n'ai pas besoin de t'inviter. Je sais que tu seras là. Toujours vivante. Tu vis dans tes livres mais tes lettres c’est encore mieux. Plus intime ! La porte de ton cœur ! C’est toi qui le dis :

Quand on écrit une lettre, « on se recueille pour ouvrir à un ami le fond de son cœur »

Pour Le Manège du Cochon Seul, Pierre Bastide.