Alain Souchon a dit :
"Au hasard de la vie, j'ai rencontré Guillaume Apollinaire avec le poème "La Lorelei". (...) Ça m'a scié. Après, vers l'âge de quatorze ou quinze ans, j'ai découvert Léo Ferré, Georges Brassens, ces gens qui (...) ont chanté les poèmes d'Aragon. Ses poèmes sont profondément chantants. Son attitude politique de vouloir rétablir les rimes et l'alexandrin au milieu d'un monde poétique qui ne faisait que tout déstructurer, qui abandonnait les rimes, cette attitude-là m'a paru héroïque.
J'ai découvert la musique par les poètes. Avant d'aimer les Rolling Stones, j'ai aimé Victor Hugo et puis Arthur Rimbaud.
J'ai une vision plutôt pessimiste, mais en même temps, j'aime le soleil, les filles qui ont des jupes transparentes et tout ça. Je ne suis pas un hyper-mélancolique noir dans mon coin. Mais le monde est navrant.
C'est vrai que j'aime bien chroniquer notre monde. C'est une tradition française. Jacques Brel, Léo Ferré, Eddy Mitchell, "Il ne rentre pas ce soir", ce sont des sensations qu'on a par rapport au monde. C'est important."
Alain Souchon, propos recueillis par Victor Hache, in L'Humanité, 11 septembre 2010.