Antoine Blondin a dit :
"Mon inspiration, c'est mes rencontres. Grâce à l'alcool et la nuit, on fait des connaissances invraisemblables, les masques tombent plus vite. (...) Je ne suis pas un écrivain qui boit, mais un buveur qui écrit de temps à autre.
Écrire -ce n'est valable que pour moi seul- me donne un mal de chien. J'écris couché. C'est parce que je travaille tellement de temps d'affilée que j'écris couché. Il est intolérable et horriblement fatigant de rester assis. Il m'arrive de ne tracer qu'un mot toutes les quatre heures. C'est affolant... Je ne fais pas de brouillon du tout parce que, si j'en faisais, je n'aurais jamais le courage de recommencer. Et puis tout tient à des choses aussi bêtes que la forme de l'écriture. J'ai une jolie écriture, très lisible. La vue d'une rature dans une page me plonge dans la consternation la plus noire.
J'ai écrit cinq romans et quelques nouvelles et j'ai dû disséminer un bon millier d'articles à travers les journaux. Voilà mon bagage. Dans une époque forcenée, il n'est pas extraordinaire."
Antoine Blondin, in Alcools de nuit, de Roger Bastide et Jean Cormier.