Zep a dit :

« J’aurais bien été rock star, mais c’était déjà pris… alors j’ai fait bédé. (...) Dessiner, c’est m’amuser, c’est faire alliance avec mon enfance. Je m’amuserai toute ma vie et je ne serai plus convoqué chez le directeur.

Je dessine pour apprivoiser le monde. Je remplis des carnets d’arbres, de portes, d’escaliers, de réverbères… Ça me permet de me sentir un peu plus chez moi sur cette planète.

La bande dessinée, c’est un travail solitaire. On réfléchit seul, on écrit seul, on dessine seul.
Pendant des années, j’ai même été le seul à me lire. C’est pour ça que c’est bon d’écrire pour les autres...

Tous les personnages inventés par mes prédécesseurs ont constitué mon arbre généalogique de bande dessinée. J’y ai fait pousser mes personnages, et d’autres après moi y feront bourgeonner les leurs. On regarde pointer les nouvelles feuilles, on s’inspire des vieilles branches, certains curieux étudient les racines… Ma saison passera, mais ce qui compte vraiment, c’est que la sève circule dans l’arbre pour qu’il continue à pousser.

A force de dessiner le monde qui m’entoure, me prend l’envie de le dessiner meilleur."

Zep, dans Zep, le portrait dessiné, in Catalogue de l'exposition réalisée par le Mudac et BD FIL, jusqu'au 10 octobre 2010, à Lausanne.