Un artiste aux petits oignons...
Si vous lisez ceci avant de déjeuner, passez votre chemin et revenez après la digestion. Dans cette info lue dans un Marianne de mai 2007 et complétée par mes pérégrinations sur la Toile, il est question de l'art -ou de lard ?
Marco Evaristti est un artiste chilien installé au Danemark. Il y crée, il y lance des idées, vivant son existence comme un happening permanent, mais surtout provocateur : il est affilié au "Shock art". Certaines oeuvres sont plaisantes : il avait projeté en 2007 de peindre le mont Blanc en rose.
D'autres interventions paraissent plus douteuses :
ainsi en 2002 au musée Trapholt à Kolding, au Danemark, il avait placé dix poissons, chacun dans son mixeur allumé, risquant de connaître la mort si des visiteurs appuyaient sur le bouton de mise en marche. Des policiers, alertés par une association de protection des animaux, étaient venus pour couper le courant. Evaristti avait protesté : "Ils n'ont pas touché au contact principal alimentant les mixeurs. Ça serait de la censure." Deux malheureux poissons n'ont cependant pas échappé au mixage, le jour du vernissage...
Le site http://justerire.ifrance.com/histoire.htm rapporte le message de l'artiste : "Tout le monde s'émeut de cette histoire, et personne ne réagit à ce qui se passe en Tchétchénie, au Kosovo", s'indigne l'artiste désireux de "montrer l'instinct primitif des êtres humains, celui de la nécessité de tuer". Pas faux, mais on provoque quand même ainsi l'instinct du tueur.
Sa dernière exposition vient de s'achever début février. Son titre : "Killme" (http://www.mecontemporary.com/exhibitions/kill-me-marco-evaristti.htm) L'ensemble de ses oeuvres est visible sur son site : http://www.evaristti.com/
Son chef-d'oeuvre plus concret remonte à 2006 : il avait exposé des boites de boulettes de viande, du genre de la photo à droite. Bien sûr, me direz-vous, il s'inspire des boites de conserve Campbells de Warhol ?
Pas tout à fait : l'art réside essentiellement dans la fabrication - et la provocation qui l'accompagne : ces boulettes avaient été frites auparavant dans de la graisse humaine, celle de l'artiste, extraite par liposuccion. Son message : ces boulettes "dénoncent cette société qui ne pense qu'à manger, puis compense en se faisant extraire la graisse".
Bonne journée, bon appétit et vive l'art !