Frédérique Deghelt a dit (2) :
http://web.mac.com/freddeghelt/Fr%C3%A9d%C3%A9riqueDeghelt/Accueil.html
"J'écris à la main, je ne sais pas faire autrement. Les documents de travail, les lettres, les articles ou conducteurs de télévision sont écrits à l'ordinateur, mais les romans, les textes personnels, tout ce qui sort des tripes, c'est à la main.
J'écris sur un grand cahier : sur la page de droite, le roman et sur la page de gauche, ce qui manque, les corrections, l'histoire des personnages, leurs généalogies. Je nourris les personnages et le roman de scènes qui ne seront pas dans le roman. Je dois passer au crible ces personnages pour mieux les connaître, leur inventer un passé qui existe et qui justifie leurs comportements. Mes personnages sont des puzzles, avec des morceaux pris à droite et à gauche.
Je ne suis aucun des personnages. Mamoune, c'est une grand-mère rêvée. Et même si je suis journaliste, je ne suis pas Jade non plus. Quand je l'écrivais je n'avais plus l'âge de l'une, et pas encore l'âge de l'autre, pourtant à certains moments, j'étais plutôt Mamoune : j'avais 80 ans, j'ai même eu des chutes de tension...
La magie de l'écriture est la même que celle de la lecture : il y a des livres qui tombent de l'étagère, sur notre tête et on ne sait pas pourquoi, mais ils arrivent au bon moment.
Quand mon éditeur, Hubert Nyssen a lu La Vie d'une autre, il m'a dit que ce livre était trop long. "Un livre a sa mesure et c'est lui qui la donne. Trop long, il ennuie et trop court, il déçoit."
Neuf mois après la sortie de La Grand-mère de Jade, je pourrais résumer ce roman à ce que m'en disent les lecteurs, un message que je n'ai jamais désiré en l'écrivant mais qui est apparu ensuite : "Avec un petit oui ou un petit non, vous pouvez changer la vie d'un être et la vôtre."
Frédérique Deghelt, auteur de La Grand-mère de Jade (propos recueillis au lycée Maurice Genevoix, dans le cadre d'une rencontre organisée à l'occasion du "Prix ittéraire des Lycéens et Apprentis de Bourgogne", jeudi 26 novembre 2009)