Têtes de... gondoles culturelles
Pour compléter le message de Jean-Charles Cougny posté hier, je me suis souvenu que dans mon roman L'Effleure du Mal, paru en 2006 et aujourd'hui épuisé, j'avais abordé ce problème avec un peu d'avance (c'est aujourd'hui d'actualité à Decize), à travers le regard mordant et ironique du personnage-narrateur qui jetait sur la société consommatrice un regard peu tendre :
"Ce 1er Salon littéraire promettait : il promettait des honneurs aux organisateurs inscrits sur le carton bleu, des soucis aux exécutants désignés et des désillusions aux auteurs – l’essentiel du bénéfice ne revenant jamais aux vrais artistes. Pacherc et Lampion avaient tenu à être de la fête. Pour rappeler sans doute que « la littérature aussi, c’est une noble marchandise, et que nous, on est des commerçants, mais on sponsorise aussi les livres. D’ailleurs dans nos Centres Commerciaux – leurs magasins – nous avons aussi des Espaces Culture – des rayons et des têtes de gondole – où l’on propose des livres – où l’on vend des références. » Principalement Barry Polder à l’Ecole des Sauciers, parce que le battage publicitaire permet un meilleur écoulement des stocks."
Jean-Charles tient quand même à préciser ceci : "Si les hypermarchés sont devenus ce qu'ils sont, c'est certes parce que petit à petit les verrous qui pouvaient limiter leur expansion ont été ouverts par les gens que nous avons élus, mais aussi parce que individuellement nous allons nous approvisionner chez eux alors qu'on peut trouver ce dont nous avons besoin dans beaucoup de petits commerces locaux et que nous acceptons nous-mêmes de vendre une partie de notre production chez eux."