On a appris hier la disparition de Pierre Rabhi, chantre de l'agro-écologie (Portrait ci-contre peint par Philippe Rollin).
Libération le décrit ainsi, dans sa nécrologie :
"Un sage, un humaniste, un paysan écolo et l’un des inventeurs du concept de « sobriété heureuse », plus vendeur que celui de « décroissance ». L’écrivain et philosophe Pierre Rabhi est mort à l’âge de 83 ans des suites d’une hémorragie cérébrale, a appris l’AFP samedi auprès de sa famille.
Pierre Rabhi, « c’est ce paysan, penseur et écrivain, né en 1938 dans le sud algérien qui, pour s’affranchir de sa condition aliénante d’ouvrier spécialisé, a choisi en 1961 le retour à la terre », écrivait Libération en 2013. « Une prise de maquis physique, morale et éthique par rapport à une société que je considère comme ayant été une grande illusion », racontait-il en 2013 dans le film intitulé Au nom de la terre, qui lui était consacré.
Sandales aux pieds, pantalon de velours et bretelles, bouc bien taillé, Pierre Rabhi c’était « 52 kilos tout mouillé » mais un vrai charisme et des formules qui faisaient mouche pour appeler à une « insurrection des consciences »."
Il aimait raconter cette légende du colibri, oiseau devenu son emblème :
"Un jour, il y eut un immense incendie dans la forêt. Les animaux terrifiés assistaient impuissants au désastre. Tous, sauf le petit Colibri qui s'activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu..."
Pour être objectif, à côté des hommages qui pleuvent émergent quelques critiques aussi, rappelant cette enquête du Monde diplomatique il y a quelques années, voulant mettre à mal le "système Rabhi". Voici l'interview du journaliste présentant son enquête sur France Inter :
Le système Pierre Rabhi, par Jean-Baptiste Malet
(Le Monde diplomatique, août 2018)
Cet article a amené à un droit de réponse du président du Fonds de dotation Pierre Rabhi :
« Beaucoup de bruit pour rien »
Une défense (chiffrée et factuelle) de Pierre Rabhi
suivi à son tour d'un droit de réponse du journaliste :