L'amour moderne expliqué par les mots...

Sur le site Projet Voltaire dévolu à l'orthographe, au langage, Sandrine Campese décrypte les anglicismes qui révèlent les nouvelles pratiques amoureuses...

A la veille de la St-Valentin, un petit résumé utile :

Rencontrer sa moitié sur un site, sur une application, ou plus généralement sur les réseaux sociaux, est une pratique devenue courante. Or, si la drague en ligne a ses codes, elle a aussi son vocabulaire : des termes assez obscurs qui décrivent de nouveaux comportements amoureux...

Breadcrumbing :

Pratiquer le breadcrumbing, c'est contacter sa « proie » par intermittence, comme on jetterait des miettes de pain à un pigeon pour qu’il reste à proximité. Ainsi, le breadcrumber donne suffisamment d’attention pour lui laisser l’espoir d’une relation, sans vraiment vouloir de relation avec elle : il la garde sous le coude, en attendant de trouver mieux…

Gatsbying :

Gatsby le Magnifique, jeune milliardaire américain (héros de Francis Scott Fitzgerald), organise des fêtes somptueuses dans sa demeure afin d’attirer l’attention de Daisy, qui vit de l’autre côté du lac. Quelqu’un qui pratique le gatsbying publie une photo ou une vidéo qui le met en scène dans un décor luxueux, une attitude irrésistible, une tenue particulièrement seyante. En gros, il veut apparaître comme beau, jeune, riche et drôle, obtenir un « j’aime » ou un commentaire de la personne convoitée, signe qu’elle est intéressée…

Ghosting :

Cette pratique consiste à rompre en coupant tout contact : appels, sms, courriels, réseaux sociaux… et ce, du jour au lendemain ! En disparaissant subitement de la vie de sa ou son partenaire, le ghoster devient bien un fantôme.

Haunting :

Littéralement, c’est le fait de hanter un(e) ex, en aimant ses publications, par exemple. Quoique le haunting ne vise pas forcément la reconquête, le « hanteur » ne veut pas se faire oublier, il veut continuer à être présent dans la vie (virtuelle) du « hanté »…

Orbiting :

On rompt en pratiquant le silence radio (ghosting), mais on continue à suivre l’autre sur les réseaux sociaux, en regardant, par exemple, ses « stories » Instagram et Snapchat. Ici, pas de « j’aime » ou de « commentaires » ostentatoires, plutôt des « vues » qui seront néanmoins notifiées à la « cible ».

Stashing :

Le stashing (to stash, « planquer » ou « mettre de côté ») consiste à cacher son ou sa partenaire à ses proches : le stasheur veillera à ne pas apparaître avec sa moitié, à ne pas conserver de photos à deux sur son téléphone... Les raisons du stashing peuvent varier : protéger une idylle naissante, avoir honte de sa ou son partenaire, rester « disponible » aux yeux des autres…

Stalking : 
Le stalker ou « traqueur » opère incognito, comme le ferait un détective privé : il passe au peigne fin les profils et les comptes de ses « ex », mais aussi les relations naissantes, où l’on veut tout savoir sur l’autre. Le stalker remonte le fil des publications de l’autre, pour découvrir des images et des informations cachées qui peuvent lui être utiles pour séduire sa cible… ou la manipuler...

Zombieing :
Le zombieing est aussi un prolongement du ghosting. Première étape : l’être aimé rompt en ignorant appels et messages. Deuxième étape : quelque temps après, il revient, en quelque sorte, d’entre les morts, et se manifeste de nouveau : un j’aime, un commentaire, un message privé, de manière insistante et régulière. La meilleure façon de se débarrasser d’un zombie reste de pratiquer soi-même le ghosting !"

L'article intégral :

Petit traducteur des anglicismes du couple 2.0 - Projet Voltaire

Comments

[Jean-Charles]

Qu'est-ce que notre génération a loupé !