Eric Orsenna a dit :
On trouve ces jolies réflexions dans le merveilleux petit livre qu'Orsenna a consacré à notre fabuliste :
"De certains livres on dirait qu'ils vous ont choisi. Dés la première phrase, le coeur vous bat. Vous entendez une voix vous dire : "Tu veux être mon ami ?" C'est la voix du livre. Vous en pleureriez. Vous avez trouvé quelqu'un, et ce quelqu'un est un livre, quelqu'un pour vous protéger. Comme le ferait un plus âgé dans la cour de récréation. Vous protéger, mais pas seulement. De page en page, le livre continue de vous parler : "Tu es mon ami, oui ou non ? Alors aie confiance, et honte de rien. Et surtout pas de tes rêves. Je suis venu pour que tu oses. Pour que tu oses les accomplir."
Il est des livres qui sont des bateaux. Ou, si vous préférez, des grands frères. Ils vous ermbarquent, ils vous prennent la main. Ils vous aident à traverser cette mer cruelle et chahutée qu'est la jeunesse. Ils vous rendent plu fort, juste assez fort pour atteindre l'autre rive. Qui est votre vie."
Pour créer, il faut ruminer qui n'est pas converser, sauf avec soi-même. Il faut se décomposer, devenir compost. Alors une plante, ou une fable, peut se mettre à pousser."
Eric Orsenna, in Jean de La Fontaine, une école buissonnière, éditions Stock - France Inter, 2017.