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Le blog de Jean-Noël LEBLANC
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21 juin 2016

Être le fils de Michel Audiard...

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On connaissait Jacques Audiard, le cinéaste, François, le fils tragiquement disparu dans un accident de voiture. Longtemps on a tout ignoré de Bruno M. Dans un livre paru en 2004, Bruno M. raconte sa vie "à côté" de Michel Audiard, qui passait en coup de vent, et la liaison passionnée que le scénariste du Taxi pour Tobrouk entretint toute sa vie en marge de son mariage. 

Couverture

A plusieurs points de vue (notamment ce "double foyer"), l'histoire d'Audiard rappelle celle de Francis Blanche, découverte dans le livre aussi poignant de son fils grandi à l'ombre de son père, en manque de cette écrasante figure paternelle.

"Il paraît que je suis une "photocopie génétique" de mon père... C'est vrai : nous nous ressemblons. Comme deux gouttes d'eau qui auraient fait l'amour avec du champagne, buvant la légèreté jusqu'à la lie.

Ce "double lui" dans le miroir, c'est bien moi : un profil déterminé avec un nez fin et droit, des yeux brun profond où brille toujours une lueur de sarcasme mêlée à une tendresse et un amour de la vie infinis, des sourcils en accent circonflexe qiui étonnent et innocentent le regard, une voix qui chope les aigus et flirte avec les graves sans qu'il soit jamais possible d'emprisonner une seule note d'un rire inimitable, déferlante contagieuse. Un rire d'ado.

Oui, j'ai beaucoup de Michel et, je l'espère humblement, un peu d'Audiard. Dommage que je n'aie jamais eu l'occasion de lui dire à quel point j'étais fier d'être l'un des fruits défendus, pusique non reconnu, de ses amours avec maman.

Je vais parfois rôder du côté de la chambre 102 ou de la petite place qui porte ton nom : Audiard pour tous, papa pour moi tout seul. Dire qu'on était dans la même ville et qu'on faisait quartier à part, respirant le même CO2, regardant les mêmes quais et les mêmes ponts embrasser le jour quand l'aube remontait des berges...
Hier, aujourd'hui, demain et après-demain porteront toujours le parfum des regrets et des occasions manquées... de rire. Le rire, ce précieux langage... Voilà. Dans cette vie-là, on s'est un peu ratés, mais pour celle d'après, dans celle d'après, nous gardons toutes nos chances.
N'est-ce pas, papa ?"

Être le fils de Michel Audiard, par Bruno M., éditions Michel Lafon, 2004.

Depuis, Bruno M. est sorti de l'ombre pour publier un premier polar, Il est très diffi­cile d’at­tra­per un chat dans une pièce sombre, surtout s’il n’y est pas (Ed. Ipanema).

Bruno M.: « Michel Audiard, mon père à mi-temps »

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Commentaires
V
Bruno semble avoir une aussi belle plume que son père !! en tous les cas ton article donne envie de lire ses livres !! merci bises
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  • La petite vie et la grande œuvre de Jean-Noël Leblanc ! Avec des perles de lycéens, des vaches de profs, des chats peinards, des copains hilares, à boire, à manger, à chanter, à voir, à rêver, à lire, à rire, à sourire. A vivre mieux, peut-être !
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