L’attachement de l’animal à sa mère est vital depuis les premiers jours de sa vie, même plus vital que la nourriture. Au cours de leur développement, vers le deuxième mois, la mère effectue le détachement de ses chatons, qui sont amenés à prendre leur autonomie. Ces derniers compensent alors en créant de nouveaux attachements – plus ou moins forts – à d’autres individus, qu’il s’agisse d’animaux ou d’humains.
Quand un chat est proche de son maître, il le reconnaît à plusieurs critères dont un en particulier (...) l’odorat – très développé chez les chats. Bien qu’il soit un peu myope, le félin peut également reconnaître son propriétaire à travers ses mouvements, son allure générale, sa voix.
Nous pouvons supposer que le chat n’est pas parti volontairement. Une "fugue" est effectivement plutôt rare et ne survient que dans un contexte anxiogène – des travaux dans la maison, une fête familiale, l’arrivée d’un chien – qui le chasse de son territoire. Ici, on peut davantage penser que le chat est parti et n’a pas retrouvé son chemin. Certains, hyperactifs, vont parfois très loin du domicile et peuvent se perdre facilement.
Sans doute ce chat a-t-il même vécu une autre vie pendant ces 10 ans, à un ou deux kilomètres de sa demeure d’origine, et a-t-il trouvé entre temps d’autres êtres d’attachement. Le problème a alors pu se renouveler, ses deuxièmes maîtres ayant pu déménager, ce qui l’a amené, une seconde fois, à quitter son territoire. Se retrouvant dans une zone neutre, il a reconnu un paysage familier et a été attiré vers ses premiers propriétaires, non seulement parce qu’un réel attachement le lie à eux, mais également – et c’est une motivation à ne pas négliger – pour retrouver le calme, de la nourriture et le confort d’un foyer !"
Propos recueillis par Rozen Le Carboulec.