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Le blog de Jean-Noël LEBLANC
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22 juin 2012

"Summertime" par Edward Hopper

Palette"Summertime"

Bon, c'est l'été. Edward Hopper nous en donne sa vision particulière dans cette toile datée de 1943, visible "pour de vrai" au Delaware Art Museum de Wilmington, aux Etats-Unis. Tant cette toile irradie de lumière, on a envie de mettre des lunettes fumées pour la regarder !

EdwardHopperSummertime1943

La chaleur est si perceptible qu'on pourrait la toucher. Mais que fait donc cette jeune femme dehors ? Provocante, quasi nue malgré la robe si légère qu'elle ne cache pas grand chose de son corps, sa poitrine, ses cuisses qu'elle offre à la ville, au toucher de cet air pesant. Chevelure rousse, bouche empourprée, pointe des seins, ces couleurs chaudes lui rendent la sensualité qu'on croyait effacée du monde par la pâleur que ce soleil aveuglant confère à cette scène.

Dans l'été de Hopper, tout est contradiction : l'horizontalité des lignes de l'escalier, du bord du trottoir, du mur croise la verticalité des colonnes et du personnage ; l'ombre fraîche et profonde de la maison par la porte ouverte contraste avec l'aveuglante blancheur des murs et du trottoir ; la raideur de la colonne qu'elle touche d'un air fier voire provocant (promesse du phallus de l'amant ?) s'oppose à l'ondulation de l'ombre de son corps sur les marches d'escalier ; l'étouffante pesanteur d'un air empesé est nié par le vent qui froisse et repousse le rideau de la deuxième fenêtre à l'image de sa robe. Sensualité, encore et toujours.

Que fait alors cette femme sur ce perron ? Attend-elle son amant, qui doit venir de notre gauche ? Et nous, passant-voyeur du côté droit, ne sommes-nous pas un peu jaloux de son manque d'intérêt pour nous ?... A l'image du carrelage entraperçu derrière elle, tout est jeu. Jeu de dame ou jeu d'échecs ?


Louis Armstrong & Ella Fitzgerald - Summertime

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Commentaires
M
Bonjour<br /> <br /> J'ai découvert votre blog avec beaucoup d'intérêt et de plaisir<br /> <br /> je ne l'ai qu'effleuré<br /> <br /> j'y reviendrai<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Mermed<br /> <br /> http://holophernes.over-blog.com Effleurements livresques, épanchements maltés
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J
On se calme Jean-No, on se calme. Oui, on attend désespérément l'été, époque rêvée où s'offrent à nos yeux ébahis dans les rues, sur les plages et ailleurs des femmes ou jeunes filles en tenue légère, ce qui nous rappelle souvent et hélas, qu'on n'est plus des perdreaux de l'année. On se calme ! Si on y arrive !
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V
alors ça , c'est un article qui ne peut que me réjouir, merci Jean-Noël de parler de Hopper et d'un tableau de cet homme qui est vraiment mon peintre de prédilection !! oui le peintre solitaire comme on l'appelait ! et qui souvent dans ses tableaux évoquait la solitude de ses personnages !! là c'est un tableau qui s'ouvre vers l'extérieur qui fait sortir cette femme dehors souvent les personnages sont dans leur maison ou dans un café ou un bus ou un train avec une fenêtre qui peut s'ouvrir au monde !! là c'est vrai que ce tableau est plein de soleil et d'"ouverture" vers le monde ! elle attend ou prend le temps de sentir le soleil sur elle, soleil qui l'a peut être fait sortir de la solitude de sa maison ! une fenêtre toujours présente où l'on voit le vent faire bouger le rideau blanc !! merci pour ce belle article sur cet homme qui pour moi est un grand maître de la peinture !!! bises , je vais un peu rêver comme cette jeune demoiselle sur ses marches enfin je comprends sa solitude !! véro
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  • La petite vie et la grande œuvre de Jean-Noël Leblanc ! Avec des perles de lycéens, des vaches de profs, des chats peinards, des copains hilares, à boire, à manger, à chanter, à voir, à rêver, à lire, à rire, à sourire. A vivre mieux, peut-être !
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