Candide et Loana, la leçon...
Loana n'est certes pas (encore) Cunégonde, qui finit laide et acariâtre. Mais elle semble avoir tiré profit de sa lecture du plus célèbre conte philosophique de Voltaire.
La preuve en vidéo, c'est ici, pour les plus curieux et les plus courageux : http://www.wat.tv/video/loana-se-confie-tf1-news-2pord_2exyh_.html (l'exportation de ladite vidéo fait planter mon ordi à chaque fois : surchauffe neuronale ?) Loana se confie à TF1 News
Allez, je vous résume l'essentiel des propos de notre blonde camarade, qui se dit revenue de tous les excès :
"On penserait plutôt que je fais la folle tout le temps, non, je suis plutôt obsédée par le travail et même la nuit, je me lève et je travaille parce que j'ai des idées."
Un album, une collection de vêtements de cuir et un second livre. Un second livre, chouette ! Promis, quand le bouquin sera sorti -on risque d'attendre un peu quand même, parce que, révèle Loana, les éditeurs se battent pour le publier.
Et puisqu'on parle de littérature, rapprochons Loana du jeune Candide, qui finit son périple sur les bords de la Propontide avec une rencontre déterminante, celle d'un vieillard turc, paysan qui l'accueille chez lui (extrait du chapitre 30) :
"Ayant dit ces mots, il fit entrer les étrangers dans sa maison ; ses deux filles et ses deux fils leur présentèrent plusieurs sortes de sorbets qu'ils faisaient eux-mêmes, du kaïmak piqué d'écorces de cédrat confit, des oranges, des citrons, des limons, des ananas, des dattes, des pistaches, du café de Moka qui n'était point mêlé avec le mauvais café de Batavia et des îles. Après quoi les deux filles de ce bon musulman parfumèrent les barbes de Candide, de Pangloss, et de Martin.
Vous devez avoir, dit Candide au Turc, une vaste et magnifique terre ? Je n'ai que vingt arpents, répondit le Turc ; je les cultive avec mes enfants ; le travail éloigne de nous trois grands maux, l'ennui, le vice, et le besoin.
Candide en retournant dans sa métairie fit de profondes réflexions sur le discours du Turc. Il dit à Pangloss et à Martin : Ce bon vieillard me paraît s'être fait un sort bien préférable à celui des six rois avec qui nous avons eu l'honneur de souper. Les grandeurs, dit Pangloss, sont fort dangereuses, selon le rapport de tous les philosophes ; car enfin Églon, roi des Moabites, fut assassiné par Aod ; Absalon fut pendu par les cheveux et percé de trois dards ; le roi Nadab, fils de Jéroboam, fut tué par Baasa ; le roi Éla, par Zambri ; Ochosias, par Jéhu; Athalie, par Joïada ; les rois Joachim, Jéchonias, Sédécias, furent esclaves. Vous savez comment périrent Crésus, Astyage, Darius, Denys de Syracuse, Pyrrhus, Persée, Annibal, Jugurtha, Arioviste, César, Pompée, Néron, Othon, Vitellius, Domitien, Richard II d'Angleterre, Édouard II, Henri VI, Richard III, Marie Stuart, Charles Ier, les trois Henri de France, l'empereur Henri IV ? Vous savez..... Je sais aussi, dit Candide, qu'il faut cultiver notre jardin. Vous avez raison, dit Pangloss ; car, quand l'homme fut mis dans le jardin d'Éden, il y fut mis _ut operaretur eum_, pour qu'il travaillât ; ce qui prouve que l'homme n'est pas né pour le repos. Travaillons sans raisonner, dit Martin, c'est le seul moyen de rendre la vie supportable.
Toute la petite société entra dans ce louable dessein ; chacun se mit à exercer ses talents. La petite terre rapporta beaucoup. Cunégonde était, à la vérité, bien laide ; mais elle devint une excellente pâtissière ; Paquette broda ; la vieille eut soin du linge. Il n'y eut pas jusqu'à frère Giroflée qui ne rendît service ; il fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme : et Pangloss disait quelquefois à Candide : Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l'amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin."
Comme vous peut-être, chers petits "réviseurs de bac", Loana a enfin compris la leçon du Candide de Voltaire, retenez-la aussi :
Le travail éloigne de nous trois grands maux, l'ennui, le vice et le besoin.