Franz Bartelt s'amuse.
Avec le réjouissant mauvais esprit qui peut le caractériser, Franz Bartelt, que nous avons reçu la semaine dernière au lycée Maurice Genevoix, a écrit dans l'excellent Pleut-il ? un texte sur la poésie ; en voici le début :
"Avec les beaux jours vient cette redoutable épreuve qu'on appelle le Printemps des poètes. Il précède de peu cet élan du coeur qu'est la Fête des mères. On attend le joyeux génie qui mettra au point la Fête des mères de poètes."
Et de gloser ensuite sur le beaujolais nouveau et la difficulté d'écrire des poèmes à la gloire de filles prénommées Nadine, Jacqueline, Yolande, Mauricette ou Germaine...
Un peu plus loin dans le recueil, il jongle avec des néologismes :
Poéticule : tas de petits poèmes.
Poétillon : poète sans hauteur et sans envergure. "Le génie ne se bouscule pas au poétillon."
Poétose : maladie qui se caractérise chez les romantiques par un teint blafard (...) "Il mourut d'une poétose mal soignée."
Poétane : gaz émis par les fermentations intimes d'un être qui se livre aux exercices poétiques. "L'air sentait le poétane."
Poétoire : instrument en forme de luth avec lequel le poète part à la chasse aux muses. "Armé d'une vieille poétoire ayant appartenu à Alfred de Musset, Emile Davis s'avançait dans la jungle des adjectifs en asse, hélas !"
Si vous n'avez toujours pas saisi que j'essaie de vous convaincre qu'il FAUT lire Bartelt, c'est à désespérer de votre comprenette...
Lire pour s'émouvoir, voyager, découvrir,
Lire pour rire et être heureux.