Ce poème est l'un des textes publiés ici parmi les plus recherchés et consultés.
Maurice Fombeure est né dans la Vienne en 1906. Avant l'âge de 20 ans, il devient professeur de lettres... et poète, avec la publication en revue de ses premiers textes. Il meurt en 1981, à l'aube de la nouvelle année, le 1er janvier, après avoir publié plus de vingt recueils poétiques
Les écoliers
Sur la route couleur de sable
En capuchon noir et pointu,
Le « moyen », le « bon », le « passable »
Vont à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable.
Ils ont dans leur plumier des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches, du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d'autres petits hommes.
Ils ont la ruse et la paresse
– Mais l'innocence et la fraîcheur –
Près d'eux les filles ont des tresses
Et des yeux bleus couleur de fleur
Et de vraies fleurs pour la maîtresse.
Puis les voilà tous à s'asseoir
Dans l'école crépie de lune,
On les enferme jusqu'au soir
Jusqu'à ce qu'il leur pousse plume
Pour s'envoler. Après, bonsoir !
Ça vous fait des gars de charrue
Qui fument, boivent le gros vin,
Puis des ménagères bourrues
Dosant le beurre et le levain.
Billevesées, coquecigrues,
Ils vous auront connues en vain
Dans leurs enfances disparues !
Maurice Fombeurre, Pendant que vous dormez, 1953.
A compléter peut-être par la lecture d'un bel album sorti récemment aux éditions Cobra, vendu en librairie et en Maisons de la Presse pour un prix dérisoire, 5,90 euros. De très nombreuses photos, signées Robert Doisneau ou tirées de collections diverses, et les textes de Françoise Guérard retracent le quotidien des écoliers des XIXème et XXème siècles, au temps des blouses grises, des galoches et de l'encrier. Un joli livre d'histoire et de nostalgie, sans être stérile, car on est en droit d'apprécier les progrès réalisés sur de nombreux points !
