Gudule, "auteur jeunesse" mais pas seulement, a imaginé réécrire les fables de La Fontaine, ou plutôt leur donner une suite, pour l'adapter à notre époque et en masquer l'amertume de certains passages. De cette idée excellente, mais risquée, sont nées ces "contre-fables".
Après "Le loup et l'agneau", le féroce prédateur devient végétarien, Perrette ayant renversé son pot au lait adopte le petit chat qui lapait la flaque blanche, l'âne n'est pas sacrifié pour sauver "Les animaux malades de la peste", le lièvre véloce sauve la tortue d'une mort certaine, etc.
C'est drôle, malin, superbement bien écrit, un excellent pastiche de notre fabuliste ! Evidemment, on y perd en noirceur, le regard cruel sur notre société "animalière" se mue en engagement politiquement correct, mais adressé à des enfants, mieux vaut engager à la solidarité et au pardon que convaincre de la réalité de la vengeance ou des intérêts égoïstes qui gouvernent notre monde. Et puis, vous avez le droit, dans la même édition, de (re)découvrir les textes d'origine.
Un exemple, avec l'une des fables les plus connues :
