13 août 2007
Mon ami le cochon (2)
Le cochon
Car tout est bon en toi : chair, graisse, muscle, tripe ;
On t’aime galantine, on t’adore boudin ;
Ton pied, dont une sainte a consacré le type,
Empruntant ton arôme au sol périgourdin,
Eût réconcilié Socrate avec Xanthippe.
Ton filet, qu’embellit le cornichon badin,
Forme le déjeuner de l’humble citadin ;
Et tu passes avant l’oie au frère Philippe.
Mérites précieux et de tous reconnus !
Morceaux marqués d’avance, innombrables, charnus !
Philosophe indolent, qui ne mange et que l’on mange !
Comme, dans notre orgueil, nous sommes bien venus
A vouloir, n’est-ce pas, te reprocher ta fange ?
Adorable cochon ! Animal roi ! – Cher ange !
Charles MONSELET, La Cuisinière poétique
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