Les quatre enfants joyeux de Victor Hugo
Les quatre enfants joyeux
Les quatre enfants joyeux me tirent par la manche,
Dérangent mes papiers, font rage, c’est dimanche :
Ils s’inquiètent peu si je travaille ou non,
Ils vont criant, sautant, m’appellent par mon nom ;
Ils m’ont caché ma plume et je ne puis écrire ;
Et bruyamment, avec de grands éclats de rire,
Se dressant par dessus le dos du canapé,
Chacun vient à son tour m’apparaître, drapé
Dans un burnous arabe aux bandes éclatantes ;
Et je songe à l’Afrique, aux hommes sous les tentes,
A la Mecque, au désert formidable et vermeil :
On part avant le jour de crainte du soleil ;
La file des piétons et des chameaux s’allonge,
Passe confusément, chemine et semble un songe :
Et les vagues de sable, emplissant l’horizon,
Les ravins où jadis rêvait le patriarche,
Font dans l’ombre onduler la caravane en marche.
Victor HUGO
Parfois, ce texte me rappelle un peu la maison...